Multijoueurs :Non
Sortie :février 2007
Version: Version japonaise testée
Classification : Déconseillé aux - de 12 ans
Similaire à : God Of War , Shadow Of The Colossus
Shadow Of The Colossus démontrait il y a peu qu'un vaste environnement désertique pouvait être source de plaisirs visuels entre autres induits par le simple bruit du vent, le chant d'un aigle volant dans le lointain ou les plaintes d'un géant de pierre attendant l'heure de son hallali. Okami, lui, prend le contre-pied du chef-d'oeuvre de Sony tout en arrivant pourtant au même résultat synonyme d'enchantement perpétuel pour nos sens.
Là où Shadow Of The Colossus privilégiait les grandes chevauchées à bride abattue, la contemplation silencieuse ou les affrontements dignes de celui de David contre Goliath, Okami aligne les feuilles de Canson à l'écran afin de créer une oeuvre vibrante d'émotion, digne héritière des estampes japonaises. Ainsi, après avoir repensé le beat'em all grâce à Viewtiful Joe, Clover Studio s'empare à nouveau d'un genre, l'action/aventure, pour le destructurer afin de mieux le modeler selon la convenance des développeurs. Le résultat est sans appel et ne peut même pas porter à controverse tant il sacralise la symbiose entre le raffinement esthétique et l'intérêt ludique. Pourtant, à première vue, on peut penser qu'Okami ne s'adresse qu'aux japonais tant la thématique cosmogonique du soft est ancrée dans le pays du soleil levant. Chaque pixel respire l'art pictural japonais, le synopsis revisite les mythes et légendes de l'Archipel à travers la destinée du dieu Amaterasu et le titre fait parfois la part belle aux pantomimes grâce à des personnages loufoques censés représenter la sagesse. A ce titre, on ne peut qu'être surpris par l'homogénéité d'ensemble faisant pourtant intervenir des vieillards fans de hip-hop, des ours amorphes ou des maîtres en arts martiaux se surestimant légèrement, à l'intérieur d'une histoire qui se veut ambitieuse, émouvante et surprenante à plus d'un titre. Dans l'absolu, on retrouve également beaucoup de points communs entre Okami et un des plus beaux films de Miyazaki Hayao : Princesse Mononoké. De la grâce d'Amaterasu, digne cousin de Moro, à la beauté des décors, de l'étrangeté de certains ennemis au message écologique, d'une épopée balayée par des sonorités enivrantes à l'utilisation d'une palette éclectique de couleurs, les deux oeuvres entretiennent bien des rapports qui sautent immédiatement aux yeux.